Fixer le loyer à la valeur locative en cours de bail : c’est maintenant possible !

→ Par suite de l’évolution indiciaire soutenue depuis plusieurs trimestres, certains baux à effet en 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016 sont devenus ou devraient être exigibles à l’article L145-39 du Code de commerce (en fonction du trimestre de référence).

→ Article L145-39 du code de commerce : « … si le bail est assorti d’une clause d’échelle mobile, la révision peut être demandée chaque fois que, par le jeu de cette clause, le loyer se trouve augmenté ou diminué de plus d’un quart (25%) par rapport au prix précédemment fixé contractuellement ou par décision judiciaire. »

→ Pour rappel, la révision du loyer permet l’application de la valeur locative de renouvellement (L145-33 du Code de commerce) à la date d’effet de la notification.

→ Malgré la présence d’un encadrement de l’augmentation contraignant pour les bailleurs, le mécanisme pourrait trouver des adeptes dans les deux camps !

↓ N’hésitez pas à consulter le tableau ci-joint pour constater les trimestres concernés, pour certains T3 c’est parti

 

Fixation du loyer à la valeur locative

JURIS’Post-It spécial hôtellerie et valeur locative pérenne

Valeur locative de renouvellement : une valeur pérenne et non modulée

Rejet d’une valeur locative variable (modulée sur la durée d’un bail) pour un renouvellement de bail hôtelier au 1er juillet 2020 (durant la crise sanitaire). La valeur locative doit être appréciée à la date du renouvellement du bail pour l’ensemble de sa durée.

Situation

En l’espèce, les bailleurs de locaux commerciaux à usage d’hôtel en ont signifié le congé avec offre de renouvellement à effet au 30 juin 2020 … Soit un renouvellement au 1er juillet 2020, en pleine crise sanitaire.​

L’expert chargé d’estimer la valeur locative de renouvellement à cette date a procédé en deux temps : il a estimé une valeur locative ‘’ hors Covid ‘’ puis l’a modulée en tenant compte de l’impact des perspectives de reprise économique sur 9 ans quant à ladite valeur locative (montée progressive de la valeur jusqu’au retour à un cycle économique normal).​

Décision

Le Tribunal Judiciaire infirme la méthode d’expertise retenue en considérant que la valeur locative est appréciée pour l’ensemble de la durée du bail et non à l’instant T de la crise sanitaire. (…) Cette valeur locative est pérenne et non variable.

Au surplus, le tribunal souligne le manque de fiabilité de projections sur 9 ans dont les indicateurs économiques actuels ne permettent toujours pas la confirmation. Le tribunal souligne également le maintien de la solvabilité des exploitations au 1er juillet 2020 en raison des aides spécifiques alors accordées.

TJ de Lyon, 8 février 2022, RG n°20/00038

Téléchargeable ici

Vers une disparition du key money à Paris ?

De moins en moins de transactions en immobilier commercial comptent un key-money à Paris (environ 10 à 20% des transactions). État des lieux rétrospectif de l’évolution du key-money à Paris, chiffres à l’appui d’après notre base de données.

Entre 2007 et 2021, les quartiers centraux sont surreprésentés en matière de key-money (droit au bail ou droit d’entrée) avec 50% ou plus de nouvelles locations avec versement d’un capital d’entrée. A l’inverse, les arrondissements périphériques sont ceux qui connaissent le moins de key-money, avec moins de 30% pour l’Est et entre 35% et 45% pour l’Ouest.

Le volume de transactions avec versement d’un capital d’entrée est en forte diminution depuis 2011 avec une accélération de la baisse à partir de 2016. La proportion de transactions avec versement de capital d’entrée passant de plus de 50% en 2011 à environ 14% en 2021.

 

Comme les volumes, les montants versés sont de plus en plus réduits en proportion du loyer payé, avec un resserrement à la baisse du ratio capital/loyer réduisant très substantiellement la dispersion des valeurs.

 

Mots-clés : Droit d’entrée, pas-de-porte, droit au bail, Key-money, prise à bail, commerce, nouvelle location, loyer, valeur locative, Paris

 

Bail dérogatoire : fixation de la valeur locative du bail commercial

 𝗕𝗮𝗶𝗹 𝗱𝗲́𝗿𝗼𝗴𝗮𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗲𝘁 𝗶𝗻𝗰𝗶𝗱𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗻𝗮𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗹𝗼𝗰𝗮𝘁𝗶𝘃𝗲 𝗱𝘂 𝗯𝗮𝗶𝗹 𝗱𝗲 𝘀𝘂𝗯𝘀𝘁𝗶𝘁𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻❓

– Quid de la fixation de la valeur locative d’un bail dérogatoire s’étant prolongé ?
– Quelle incidence sur la valeur du droit au bail à échéance ?

▶️ Quelques rappels et pistes de réflexion !

 

Pour apprécier le risque et estimer la valeur locative, faire appel à un expert est toujours pertinent, nous contacter

 

Partie III : Art. L311-1 et suiv. du Code de Tourisme => l’abattement sur la valeur locative

Afin de compléter les deux premiers articles (part. I et part. II) concernant le dispositif des articles L311-1 et suiv. du Code de tourisme , cette rentrée clôturera la trilogie avec les évolutions concernant le principe de l’abattement sur la valeur locative.

Pour rappel, une des méthodes expertales courantes permettant le report d’accession consiste à pratiquer un abattement sur la valeur locative, à hauteur d’1/12ème du montant des travaux dits d’amélioration (visés par l’article L311-1 du CT).

Dans un contexte où la nécessité d’améliorer l’outil immobilier n’a jamais semblé aussi prégnante, l’abattement pratiqué mène parfois à une valeur locative estimée inférieure à la valeur locative avant travaux. Dans un souci d’équilibre avec les intérêts du bailleur, celle-ci pourrait constituer un plancher dans l’approche de la valeur locative du bail renouvelé.

Nous considérons cette méthode comme une appréciation du texte, alors que le texte indique plus largement que « Pendant la durée du bail en cours et celle du bail renouvelé qui lui fait suite et pour une durée de douze années à compter de l’expiration du délai d’exécution mentionné à l’article L. 311-2, le propriétaire ne peut prétendre à aucune majoration de loyer du fait de l’incorporation à l’immeuble des améliorations résultant de l’exécution des travaux mentionnés à l’article L. 311-1. », article L311-3 du Code de tourisme.

 Si l’on s’en tient spécifiquement au texte susvisé, il convient de déterminer si les travaux réalisés par le preneur ont une incidence sur la valeur locative. En d’autres termes, lesdits travaux entrainent-ils une amélioration des performances de l’hôtel et, plus spécifiquement, une amélioration de la recette théorique ?

Certains travaux réalisés sont qualifiés d’amélioration alors qu’ils ne correspondent en réalité qu’à des travaux de rénovation ou de remise à niveau liés à l’obsolescence naturelle des équipements. La notion d’amélioration mériterait ainsi d’être cantonnée aux améliorations objectives au regard du classement hôtelier ou à l’ajout effectif d’éléments nouveaux, notamment en termes de sobriété environnementale ou de digitalisation. Les difficultés pour apprécier l’incidence des travaux d’amélioration sur la valeur locative entrainent de ce fait de nombreux experts à pratiquer un abattement forfaitaire.

La pratique mériterait de s’inspirer des yield-managers, dont les données peuvent restituer l’apport d’un élément nouveau dans les prix praticables, par exemple :

  • L’installation d’une climatisation pourrait permettre une augmentation du PMC – par rapport à un échantillon de concurrents non équipés – de l’ordre de 5 à 10€ (à titre d’exemple) par chambre selon certaines périodes de l’année.

Il apparaît primordial de cultiver la culture statistique et la synthèse de l’information afin d’assurer la cohérence des méthodes développées.

 

À lire aussi :

Partie I : Le temps de la réforme pour le dispositif des articles L311-1 et suivants du Code de tourisme ?

Partie II : Quelles évolutions proposer au dispositif des articles L311-1 et suivants du Code de Tourisme ?

Quand retour à la valeur locative rime avec baisse des loyers

Retrouvez l’article de Benjamin ROBINE dans le numéro d’avril de l’Argus de l’Enseigne 

 Jusqu’ici, le débat portait sur le déplafonnement à la hausse. Les basses eaux de la conjoncture ouvrent la porte à une situation désormais plus récurrente : le renouvellement judiciaire à la baisse. On est toujours à la valeur locative, bien entendu, mais dans l’autre sens. C’est le monde à l’envers, sauf pour les bailleurs avisés…qui ont prévu une clause « cliquet ». 

 

👉 État de l’évolution du contexte de marché 

👉 3 décisions judiciaires récentes reflétant le retour aux fondamentaux sur des artères commerçantes  

 👉 Observations et notion de clause « cliquet » ayant vocation à prévoir la fixation du loyer à la valeur locative de marché lors du renouvellement, assortie d’un plancher faisant référence au dernier loyer annuel quittancé 

 

Extrait :  

3 décisions récentes représentant le retour aux fondamentaux rendues par des juridictions parisiennes : 

 

L’on peut tirer 4 observations principales de ces décisions :

1- Le loyer d’origine peut être supérieur à la valeur locative (Starbucks). En effet, le Code de commerce ne réglemente pas le loyer à l’entrée qui se forme strictement par le jeu du marché et l’autonomie de la volonté. Le loyer est fixé pour la durée contractuelle du bail, les fenêtres de révision du loyer à la valeur locative étant étroites et limitées aux dispositifs des articles L.145-38 al.2 et L.145-39 du Code de commerce.

2- L’évolution du loyer par le jeu des indices ne suit pas celle de la valeur locative (Lacoste, Tissot SA). L’indice ILC est en progression annuelle moyenne de 5,5% depuis deux années, rythme supérieur à la croissance du commerce de détail et ayant servi de justification au plafonnement à hauteur de 3,5% pour les PME.

3- La valeur locative peut s’avérer inférieure au loyer plafond (Starbucks, Lacoste), le plancher au loyer du bail renouvelé étant précisément la valeur locative.

4- La valeur locative lors du renouvellement peut s’avérer inférieure au loyer d’origine (Starbucks, Tissot SA).

 

L’article en intégralité est à retrouver dans le numéro d’Avril 2024 de l’Argus de L’enseigne

 

 

Le key money : une tendance à la fréquence et à la valeur amoindries

A retrouver dans le Carré d’experts de la Lettre M² d’avril 📣

 💬 « En matière de commerce, il arrive régulièrement que le preneur à bail verse un capital (pas de porte et droit au bail) à l’entrée dans les lieux. Ce capital, communément appelé Key Money, se raréfie : 11 % des nouvelles prises à bail restent concernées mais à des valeurs historiquement basses. », Vincent SAE HENG – MRICS, Benjamin ROBINE.

➡ Évolution du nombre de key-money 2018-2023
➡ Top 4 des rues parisiennes
➡ Top 4 des activités
➡ Top 5 des arrondissements parisiens

Merci à Audrey JOURDIN et la Lettre M²

 

KEY MONEY

 

LYON – Évolution des valeurs locatives des commerces

Fort d’un travail quotidien de référencement des transactions, nous vous proposons d’observer les grandes tendances des valeurs locatives commerciales à Lyon d’après un panel de transactions vérifiées et analysées !

👉 𝗛𝗲𝗮𝘁𝗺𝗮𝗽 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗼̂𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗿𝗰𝗶𝗮𝘂𝘅 𝗹𝘆𝗼𝗻𝗻𝗮𝗶𝘀 𝗲𝗻 𝗳𝗼𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗻𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂𝘅 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀
👉 𝗡𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂𝘅 𝗲𝘁 𝗲́𝘃𝗼𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗹𝗼𝗰𝗮𝘁𝗶𝘃𝗲𝘀 (𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗯𝗮𝗶𝗹)
👉 𝗖𝗵𝗶𝗳𝗳𝗿𝗲𝘀 𝗰𝗹𝗲́𝘀

Retail : évolution des valeurs locatives à Paris depuis 2010

Fort d’un travail quotidien de référencement des transctions, nous vous proposons d’observer les grandes tendances des valeurs locatives commerciales à Paris entre 2010 et 2022, d’après un panel de 2 600 transactions vérifiées et analysées.

👉 𝗡𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂𝘅 𝗲𝘁 𝗲́𝘃𝗼𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗹𝗼𝗰𝗮𝘁𝗶𝘃𝗲𝘀 (𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗯𝗮𝗶𝗹)
👉 H𝗲𝗮𝘁𝗺𝗮𝗽 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗼̂𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗿𝗰𝗶𝗮𝘂𝘅 𝗽𝗮𝗿𝗶𝘀𝗶𝗲𝗻𝘀 𝗲𝗻 𝗳𝗼𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗻𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂𝘅 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀

Agence bancaire, espèce en voie de diminution

D’après une étude du Cabinet SIA PARTNERS, les réseaux bancaires ne seraient qu’à l’aube d’un grand mouvement de fermetures des agences bancaires, dans un contexte de numérisation profonde du métier, de l’émergence des fintechs et d’un parcours client en pleine dématérialisation.

Ainsi, environ 12,6% des points de vente physiques pourraient disparaître dans un délai de deux années.

Le mouvement de recul des agences bancaires a été nettement initié par la plupart des grands réseaux bancaires depuis quelques années, dont l’ampleur dépend de leur propre maillage territorial.

Les principales agences concernées sont celles se situant en retrait de flux importants, sur ou sous-dimensionnées pour la clientèle locale ou dont le coût immobilier s’avère trop onéreux.

Là où les banques de détail ont largement contribué à la progression des valeurs locatives au début des années 2000 pour obtenir les meilleurs emplacements de centre-ville, elles questionnent aujourd’hui quasi-systématiquement le maintien de leurs implantations.

D’un point de vue immobilier, le maintien des points de vente est abordé lors des échéances triennales ou au terme du bail. L’étude du coût d’occupation est, elle, le plus souvent anticipée en amont de l’échéance contractuelle et prend fréquemment la forme d’une demande de renouvellement avec baisse de loyer du bail renouvelé.

Rappelons que l’estimation de la valeur locative des agences bancaires, conformément à la jurisprudence de la Cour d’appel de Paris (13/15823 – 16 septembre 2015 – SCI SAAL ET FAMILLE c. SA BANQUE POPULAIRE RIVES DE PARIS), doit être réalisée en privilégiant les « bureaux boutiques » aux « boutiques traditionnelles ».

Cette évolution majeure de l’animation commerciale de centre-ville trouve son illustration dans l’étude détaillée de l’APUR recensant les évolutions du commerce parisien de 2014 à 1017. Dans Paris intra-muros, on y apprend ainsi que les points de vente en « banque et assurance » ont reflué de 2.143 implantations à 2.026 implantations, soit -5% en 4 années.

 

Lire aussi les articles des Echos :

Le rythme des fermetures d’agences bancaires doit quadrupler en France

Société Générale engage les grands travaux dans son réseau

Société Générale va supprimer 900 postes supplémentaires en France d’ici à 2020

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