Pondération des angles des boutiques : les angles sous tous les angles

Pondération des angles des boutiques… une approche par la multi-exposition ne serait-elle pas adaptée ?

→ En matière de pondération des surfaces commerciales, la zone d’angle pose souvent question et peut-être source de débat quant à son tracé et sa définition.

→ Bien qu’il existe des principes méthodologiques, ces derniers souffrent de problèmes d’interprétation en raison de la multiplicité des formes d’angles.

→ Le choix du coefficient de cette zone est lui aussi source de divergences en raison d’une appréciation de « l’effet vitrine » dont chaque praticien à sa définition et perception.

PRINCIPES ET PRATIQUE

Isocèle? Hypoténuse?

Le casse tête de la pondération des surfaces d’angles ne trouverait-il pas une solution dans une approche pratique prenant en compte exclusivement les caractéristiques du local ?

(Délaissant au passage une rhétorique géométrique venant alourdir celle déjà bien étoffée de l’expertise en évaluation
commerciale ?)

• La pondération des surfaces permet de comparer des locaux qui ne sont pas facilement comparables entre eux.

• Les coefficients de pondération son appliqués en fonction des caractéristiques immobilières des locaux et notamment (liste non exhaustive) :

1. Des différences de niveaux,
2. Des volumes,
3. De l’éclairement naturel,
4. De l’intérêt commercial,
5. De la disproportion des surfaces entre les niveaux,
6. Des contraintes administratives d’utilisation,

Plus une zone est accessible, visible, éclairée et utile, plus elle voit son coefficient de pondération augmenter.

• S’agissant des zones d’angles, le principal sujet concerne l’effet d’enseigne procuré (visibilité et éclairement).

• La 5ème édition de la Charte de l’expertise en évaluation immobilière de mars 2017 prévoit une pondération des zones d’angle selon un triangle isocèle de 5m x 5m.

• Une circulaire de novembre 2019 diffusée par le Comité d’application de la Charte est venue préciser la pondération des angles en faisant mention d’une « zone d’angle : retenue en triangle sur une profondeur de 5m au droit de l’angle de la vitrine ».

• Cette définition rencontre néanmoins des problèmes pratiques en raison de la multiplicité des formes d’angles
pouvant être rencontrées.

• Il semblerait pertinent et universel de définir des zones de double ou triple exposition plus fidèles à la configuration des lieux qu’un triangle isocèle.

• En effet, ce triangle peut parfois être déterminé de façon subjective par l’expert lorsque son positionnement
n’apparait pas de manière évidente en raison d’une configuration complexe des lieux. Chaque expert peut avoir sa vision du triangle qui prendra parfois même la forme d’un trapèze lorsque l’angle est coupé…

• Les illustrations exposées ci-après permettent de mieux visualiser l’approche proposée :

Pondération en anglePondération en angle

Commerce – Évolution des taux de rendement prime de 2018 à 2022

  • Boutiques en pied d’immeuble – Paris
  • Centre commerciaux – France
  • Retail park – France

 

Des taux de rendement qui remontent… !

 

L’expert et le calcul du loyer économique

La question du retraitement du loyer facial est assez connue et peu discutée par l’ensemble des professionnels de l’immobilier, qu’il s’agisse des experts en évaluation mais aussi des investisseurs, brokers et utilisateurs.  

Franchises de loyer, loyer progressif ou encore participation aux travaux, les mesures dites « d’accompagnement » sont à déduire du loyer facial pour connaître le loyer économique. 

 Dans le cadre du retraitement à opérer, plusieurs questions se posent : 

 Sur quelle durée apprécier le loyer économique ? Faut-il l’appréhender sur la durée ferme du bail ou sur la durée contractuelle ?  

Peut-on pratiquer différemment selon la typologie d’actif ?  

Voici quelques pistes de réflexion… 

 

1) En bureaux : la durée ferme, toujours la durée ferme… 

Le calcul du loyer économique sur la durée ferme d’engagement est en apparence la moins critiquable puisqu’elle se fonde sur la durée minimale d’occupation des locaux par le preneur. 

 Le locataire doit s’acquitter du montant des loyers a minima jusqu’à la fin de la durée ferme (le plus souvent 3 ans mais de manière régulière 6 ans et plus rarement 9 ans ou 10 ans). 

Le retraitement est aisé à mettre en œuvre car il coïncide avec les échéances légales. Les mesures d’accompagnement ne dépassent en effet que très rarement la durée d’engagement ferme. 

 Retraiter le loyer économique sur la durée ferme d’engagement est pertinent puisque cela correspond à la nécessité d’une certaine souplesse sur le marché tertiaire, à savoir déménager et se réimplanter rapidement sur un marché liquide. 

Si les bailleurs et preneurs raisonnent en durée ferme, traitons donc le loyer économique ainsi ! 

 Deux cas particuliers méritent cependant attention : 

  • Le premier correspond à l’hypothèse où les mesures d’accompagnement dépassent la durée ferme d’engagement. Il arrive parfois, sans doute pour inciter le locataire à se maintenir dans les lieux, qu’un loyer progressif s’installe au-delà des échéances contractuelles. Dans ce cas, il paraît justifié de calculer le loyer économique sur une période pouvant s’étendre jusqu’à la prochaine échéance triennale.
  • Le second est celui du loyer dégressif. C’est un cas assez rare mais cela incite fortement le locataire à poursuivre l’occupation, notamment lorsque le marché locatif est haussier.

 

2) Comment raisonner pour le commerce en pied d’immeuble ?

Le raisonnement peut diverger en matière de commerces pour plusieurs raisons. 

D’abord, dans toutes les grandes villes de France, les boutiques sont bien moins représentées que les bureaux.  

Ensuite, les destinations commerciales limitent encore les choix d’installation d’un locataire. Enfin, les investissements initiaux du locataire commerçant sont plus lourds. Il lui faut équiper son commerce, le rendre attrayant pour la clientèle, respecter son « concept store » et amortir l’investissement initial sur une période donnée. 

Pour l’ensemble de ces raisons, il est assez rare qu’un commerçant rende les clefs à l’échéance de la durée ferme d’engagement. 

 Surtout, le nouveau locataire d’un local commercial à usage de boutique a une vision plus long terme que le locataire de locaux à usage de bureaux. Il porte ainsi plus d’intérêt au loyer sur le long terme qu’à toutes les mesures d’accompagnement du bailleur.  

Pour les emplacements n°1 ou 1bis raisonnons sur la durée contractuelle des 9 ans ou plus ! 

 

3) En définitive que fait-on ? 

L’expert en évaluation peut vraisemblablement retraiter le loyer facial sur des périodes différentes. Cela doit dépendre de la nature des locaux avant tout, voire parfois de la nature de l’emplacement.  

En bureaux, le loyer économique devrait systématiquement être calculé sur la durée ferme d’engagement. 

En commerce en pied d’immeuble, le loyer économique pourrait majoritairement être calculé sur la durée du bail. 

Pour les locaux monovalents, par essence peu nombreux, les mesures d’accompagnement demeurent marginales. A l’instar du commerce et au regard des investissements à réaliser, le loyer économique pourrait donc être calculé sur la durée du bail. 

Pour les locaux d’activité, où le transfert reste relativement aisé, le loyer économique devrait être calculé sur la durée ferme. La logistique pourrait suivre le même raisonnement, étant toutefois constaté que la pression foncière peut raréfier l’offre disponible et forcer le locataire à se projeter au-delà de la durée ferme d’engagement. 

En résumé, pour calculer le loyer économique, le principal critère d’appréciation de la période est le risque de départ du locataire au regard du type d’activité considéré. 

 

Pour aller plus loin, nous avions évoqué l’impact du loyer facial sur la valeur vénale dans notre tribune Carré d’Expert publiée par la Lettre M2 en décembre 2020 et de l’importance d’estimer la valeur locative et/ou de déterminer le loyer économique. 

Article à retrouver juste ici 

Vers une disparition du key money à Paris ?

De moins en moins de transactions en immobilier commercial comptent un key-money à Paris (environ 10 à 20% des transactions). État des lieux rétrospectif de l’évolution du key-money à Paris, chiffres à l’appui d’après notre base de données.

Entre 2007 et 2021, les quartiers centraux sont surreprésentés en matière de key-money (droit au bail ou droit d’entrée) avec 50% ou plus de nouvelles locations avec versement d’un capital d’entrée. A l’inverse, les arrondissements périphériques sont ceux qui connaissent le moins de key-money, avec moins de 30% pour l’Est et entre 35% et 45% pour l’Ouest.

Le volume de transactions avec versement d’un capital d’entrée est en forte diminution depuis 2011 avec une accélération de la baisse à partir de 2016. La proportion de transactions avec versement de capital d’entrée passant de plus de 50% en 2011 à environ 14% en 2021.

 

Comme les volumes, les montants versés sont de plus en plus réduits en proportion du loyer payé, avec un resserrement à la baisse du ratio capital/loyer réduisant très substantiellement la dispersion des valeurs.

 

Mots-clés : Droit d’entrée, pas-de-porte, droit au bail, Key-money, prise à bail, commerce, nouvelle location, loyer, valeur locative, Paris

 

Baux commerciaux : bilan de l’année 2021

Ce mercredi 26 janvier 2022, Benjamin ROBINE participe à la séance de la Sous-Commission des baux commerciaux.

Le thème de cette réunion sera : « Le bilan de l’année 2021 ».

Les différents intervenants seront :

  • Jean-Pierre BLATTER : avocat à la Cour : « L’actualité annuelle des baux commerciaux »
  • Loïc FLAMANT et Benjamin ROBINE, Experts près la Cour d’appel de Paris : « L’Expert et le commerce »
  • Raphael GARRAUD et Cédric PITMAN, Experts près la Cour d’appel de Paris : « L’Expert et le bureau »
    en présence de Patrick COLOMER, Président de la Compagnie des Experts en immobilier commercial et d’entreprise près la Cour d’appel de Paris.

 

Pour plus d’information.

Lecture d’été – Mutations du commerce post-covid

Dans son ouvrage « Mutations du commerce post-Covid » aux éditions KAWA (préfacé par Moez-Alexandre ZOUARI) Frank ROSENTHAL effectue une analyse contrastée des dernières évolutions du commerce, trop souvent cantonnées à une opposition entre le commerce physique et le e-commerce.  

L’auteur retrace la très forte évolution du e-commerce au cours des 10 dernières années, qui a progressé jusqu’à 15% des parts de marché, et a connu une brusque accélération avec la pandémie.  

L’année 2022 constitue selon Frank ROSENTHAL le volte-face du e-commerce. Après 2 années marquées par des conditions de marché inédites, une tendance forte vers l’acte local de consommation et une rentabilité intrinsèque du e-commerce ont été démontrées et confirmées pour des segments de marché à maturité d’une part, et face à des consommateurs versatiles d’autre part.

Il questionne surtout la pérennité de cette progression, la viabilité à long-terme des pure-players et s’interroge sur les attentes du consommateur, qui exerce son libre-arbitre, notamment en période d’inflation.  

E-commerce et commerce physique , (…) une complémentarité éprouvée et renforcée  :  

Le comportement dominant des consommateurs demeure la recherche en ligne et l’achat en magasin (44% des Français), qui demeure plus répandu que le showrooming(1) (33% des Français).  

Le click and collect est en très forte progression, renforçant l’importance stratégique des magasins physiques (21% des Français ont utilisé le click & collect pour les achats non alimentaires).  

Le commerce physique est en soi un lieu de communication sur l’offre commerciale. L’enseigne Home Depot (équipement de la maison aux Etats-Unis) a reçu en juin 2022 plus de 73,2 millions de visiteurs dans ses magasins contre 54,4 millions de visiteurs sur son site web.  

2022  : le volte-face du e-commerce  

Frank ROSENTHAL fait plusieurs constats : 

  Pour la première fois en France, le drive marque le pas et recule en parts de marché, tendance probablement annonciatrice de la maturité de ce mode de distribution.  

Après avoir été lancé en 2018, l’expansion des drive piétons marque le pas, amorçant vraisemblablement le début d’une rationalisation, faute de rentabilité.  

Le quick commerce(2) en France aura duré environ 3 ans. La concentration effrénée du secteur ces 18 derniers mois a finalement abouti en 2023 à la mise en redressement des deux plateformes subsistantes, GETIR et FLINK.  

Le durcissement de la législation a accéléré leur sortie du marché français, pourtant initialement annoncé prometteur.  

Explications 

La livraison à domicile par le e-commerce n’est pas toujours une expérience satisfaisante pour le consommateur.  

La livraison à domicile a un impact carbone de +70% par rapport au click & collect, la rapidité de la livraison influant très significativement sur le bilan carbone lui-même.  

Par ailleurs et fait intéressant, le temps des retours gratuits s’achève, le modèle tel que le chausseur SARENZA « essayer avant d’acheter » n’ayant pas montré sa rentabilité à long-terme.  

La résistance du commerce physique  

Les Français demeurent attachés au commerce physique, notamment local.  

Certaines DNVB ont dû intégrer le magasin physique dans leur modèle, à l’instar de Warby Parker (lunettes & lentilles aux Etats-Unis), créée en 2010 avec l’essai de 5 montures de lunettes à domicile et qui a démarré son parc de magasins dès 2013 en raison de la demande de contact physique des clients. Elle dispose aujourd’hui de 190 magasins.  

En 2022, la France compte 592 DNVB avec un taux d’évolution sur 1 an de +32,40% dont 145 nouvelles marques. L’étude de Digital Native Group confirme qu’elles sont là pour perdurer et être au service d’un nouveau mode de consommation qui se veut digital et adapté à cette nouvelle génération de consommateurs connectés. 

Le click & collect est activement recherché par les enseignes, assurant trafic et achats complémentaires (impulsifs ?) en magasin, l’un des acteurs les plus performants en France étant FNAC DARTY dont 46% des achats en ligne relèvent du click & collect.

Les perspectives  

Le commerce physique distinguera les magasins à haute valeur ajoutée autour de concepts clés de conseil, de plaisir et de fluidité de parcours, comme le concept Eataly.  

L’achat de seconde main est entré dans les mœurs, 60% des Français ayant acheté ou vendu des produits d’occasion en 2022, comme les plateformes Vinted ou Leboncoin. 

Les magasins se distingueront par l’expérience client offerte à savoir la place de l’humain et la recherche de plaisir.

L’arrêt des Amazon Go (supermarchés sans contact) et le gel des Amazon Fresh (livraison à domicile d’achats alimentaires) pourraient illustrer cette tendance. Le parallèle effectué par l’auteur avec l’enseigne concurrente Stew Leonard’s, qui multiplie les animations en magasin, est probante.  

Dans un secteur éprouvé par les procédures collectives, ROBINE & ASSOCIÉS recommande cette lecture d’été, riche en contenu, prolifique en statistiques et résolument positive dans la capacité du commerce à se réinventer.  

 Une très bonne lecture et un bel été,  

 


 

Ouvrage : 

 Frank ROSENTHAL, 2023, « Mutations du commerce Post-covid », Éditions KAWA 

 

Définitions et liens :  

(1) Showrooming : Le showrooming consiste, pour un consommateur, à se rendre en magasin pour regarder les produits, se renseigner, les comparer, « faire du repérage », puis finalement de réaliser l’achat sur internet 

 (2) Quick commerce : désigne les activités commerciales et logistiques basées sur la promesse d’une livraison effectuée dans un délai très court, généralement compris entre 10 et 15 minutes, par l’intermédiaire d’une application mobile. 

 (3) DNVB : acronyme de Digital Native Vertical Brand faisant référence aux marques et entreprises 100% digitalisées dès leur création, ce qui les différencie donc profondément des entreprises traditionnelles. Certaines enseignes nées sur le web et 100% digital s’installent en physique via un réseau limité mais via un maillage limité mais qualitatif. 

 

 

 

 

LYON – Évolution des valeurs locatives des commerces

Fort d’un travail quotidien de référencement des transactions, nous vous proposons d’observer les grandes tendances des valeurs locatives commerciales à Lyon d’après un panel de transactions vérifiées et analysées !

👉 𝗛𝗲𝗮𝘁𝗺𝗮𝗽 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗼̂𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗿𝗰𝗶𝗮𝘂𝘅 𝗹𝘆𝗼𝗻𝗻𝗮𝗶𝘀 𝗲𝗻 𝗳𝗼𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗻𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂𝘅 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀
👉 𝗡𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂𝘅 𝗲𝘁 𝗲́𝘃𝗼𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗹𝗼𝗰𝗮𝘁𝗶𝘃𝗲𝘀 (𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗯𝗮𝗶𝗹)
👉 𝗖𝗵𝗶𝗳𝗳𝗿𝗲𝘀 𝗰𝗹𝗲́𝘀

Valeur de fonds de commerce : niveaux des transactions et évictions

À l’instar de la reprise de l’activité touristique, l’année 2022 a démontré une belle reprise d’activité en ce qui concerne les cessions de fonds de commerce. 

En 2022, il a été enregistré un volume d’environ 31 700 cessions représentant à la fois une hausse de 14,3% sur un an et un pic depuis 5 ans. 

S’agissant du niveau moyen, il s’est renchéri de 7,5% pour atteindre 215 000 €. Les activités les plus représentées concernent notamment la restauration (traditionnelle et rapide) avec environ 25% des transactions. 

Ce volume de transactions s’explique en partie par la reprise d’activité de manière générale (dépense des ménages, tourisme…), conjuguée aux mesures fiscales de la loi de finances de 2022. 

En effet, la Loi de finances 2022 a instauré dans son article 23 (LOI n° 2021-1900 du 30 décembre 2021 art. 23) la possibilité pour les entreprises, à titre temporaire, de déduire de leur résultat imposable l’amortissement constaté en comptabilité au titre des fonds commerciaux (composante du fonds de commerce) acquis entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025.  

En dehors de cette période, le principe de non-déductibilité de l’amortissement du fonds commercial est inscrit dans la loi. Les entreprises qui peuvent en bénéficier ne doivent pas dépasser deux des trois seuils suivants :  

  • Un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 12 M€,  
  • Un total du bilan inférieur ou égal à 6 M€, 
  • Un nombre moyen qui ne dépasse pas 50 salariés, 

Lorsque la durée d’exploitation est effectivement limitée sans pouvoir être déterminée de manière fiable, la durée d’amortissement de 10 ans prévue en comptabilité est également admise sur le plan fiscal. 

S’agissant de l’incidence en matière d’indemnité d’éviction, certains bailleurs espéraient bénéficier des niveaux d’activité en baisse en période de Covid pour dévaloriser la valeur des fonds.  

Nous observons finalement que les transactions de fonds sont réalisées sur la base des performances des années anté-covid et, dorénavant, sur le millésime 2022. 

Cette position est d’ailleurs adoptée par les tribunaux dans diverses décisions qui excluent les années impactées par le Covid dans la détermination de la valeur du fonds de commerce (Tribunal Judiciaire de Paris – 10 janvier 2022 – RG19/03792, Tribunal Judiciaire de Paris – 23 novembre 2021 – RG17/05904). 

Si le Covid se révèle sans impact sur les coûts d’éviction des locataires, il n’est pas improbable que les conditions de financement influencent à la baisse la valeur des fonds dans les mois à venir, auquel cas l’indemnisation des évictions pourrait suivre le même ajustement. 

Retail : évolution des valeurs locatives à Paris depuis 2010

Fort d’un travail quotidien de référencement des transctions, nous vous proposons d’observer les grandes tendances des valeurs locatives commerciales à Paris entre 2010 et 2022, d’après un panel de 2 600 transactions vérifiées et analysées.

👉 𝗡𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂𝘅 𝗲𝘁 𝗲́𝘃𝗼𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗹𝗼𝗰𝗮𝘁𝗶𝘃𝗲𝘀 (𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗯𝗮𝗶𝗹)
👉 H𝗲𝗮𝘁𝗺𝗮𝗽 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗼̂𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗿𝗰𝗶𝗮𝘂𝘅 𝗽𝗮𝗿𝗶𝘀𝗶𝗲𝗻𝘀 𝗲𝗻 𝗳𝗼𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗻𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂𝘅 𝘃𝗮𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀

Étude 2023 post-covid de l’APUR sur le commerce parisien

Réalisée à distance de la crise sanitaire du Covid-19, la dernière étude de l’APUR (Atelier Parisien de l’Urbanisme) a été menée sur la période 2020-2023. Elle met notamment l’accent sur la résilience du commerce parisien et permet de tirer plusieurs enseignements sur l’évolution des différentes branches d’activité et sur le taux de vacance.

Le taux de mutation des commerces

Le taux de mutation de 12,7% par an sur la période 2020-2023 – contre environ 10% lors des précédentes études – porte d’abord sur des changements d’activités ou d’enseignes (9 400), un changement de destination ou une transformation vers un local vacant ou en travaux (4 600), ou encore des réouvertures après une vacance (3 800).

S’agissant de la physionomie du commerce, il ressort plusieurs constats

  • En hausse, les secteurs de l’alimentaire (sauf les boucheries et produits surgelés), de la santé-beauté et du bien-être, 
  • En baisse, les commerces non alimentaires (habillement, agences immobilières, bancaires, d’assurances et de voyages…) et les commerces de gros,  
  • En ralentissement, les bars et restaurants, les salles de sport, 

Plus précisément, l’alimentaire est en forte hausse avec la création de plus de 500 unités entre 2014 et 2020, croissance qui se poursuit avec 310 nouveaux établissements entre 2020 et 2023. Cette augmentation est principalement portée par l’alimentaire spécialisé. Les boucheries et produits surgelés sont toutefois en baisse.

Il est également constaté une croissance des drive piétons avec 42 unités et un tassement des magasins bio. 

Pour ce qui est des commerces de la santé et de la beauté c’est +87 unités sur la période d’étude. La réparation de vélos est toujours en hausse avec +69 unités.

A contrario, ce sont les secteurs de l’habillement, le commerce de gros (en net recul de -23%), l’équipement de la maison et les services qui ont reculé. De nombreuses enseignes ont fait faillite à l’instar de Camaïeu, André ou San Marina, impactées par la concurrence du e-commerce.

De même que les agences de voyages, bancaires et d’assurances ont subi de plein fouet la dématérialisation des échanges. Les commerces des secteurs de la culture et des loisirs, du bricolage et du jardinage connaissent aussi des baisses. 

Les bars et restaurants sont toujours en progression mais le nombre de création ralentit (+1% contre 4 à 5% lors des précédentes enquêtes). Cette catégorie est portée par la restauration rapide (+352 créations entre 2020 et 2023).

Les salles de sport sont également en augmentation mais connaissent toutefois un ralentissement.

En hôtellerie, le parc hôtelier connaît une belle progression (+18 unités), accompagnée d’une montée en gamme avec un nombre grandissant des catégories 3, 4, 5 étoiles et palaces (+530 unités depuis 20 ans).

Une augmentation limitée et contrastée de la vacance commerciale post Covid

Bien que le taux de vacance ait gagné +0,7 point entre octobre 2020 (10,2%, 8 541 unités) et avril 2023 (10,9%, 9 059 unités), l’APUR précise que sur la totalité des locaux vacants, 17% d’entre eux étaient en travaux lors de l’enquête contre 15% sur la période précédente.

La cartographie de la vacance commerciale, représentée à l’échelle des conseils de quartier de la Ville de Paris , démontre que le taux de vacance est : 

  • Plus élevé dans les quartiers Nord de Paris et notamment dans le 18e (14,3%) et le 9e (12,4%). 
  • Plus faible dans les quartiers résidentiels les plus aisés tels que les 6e (8,1%), 7e (7,3%) et 16e (7,4%) arrondissements.  
  • Autour de 10,9% dans le QCA (Quartier Central des Affaires), quartiers centraux et de la Rive gauche, 

Le développement du télétravail a un impact sur l’augmentation de la vacance dans les quartiers de bureaux.  

La vacance dans les quartiers touristiques est contrastée. En hausse dans les secteurs d’Opéra et Montmartre, et en baisse dans le Marais, les Halles et Saint-Germain-des-Prés. 

Enfin et toujours selon l’APUR, le recul de la vacance dans certains quartiers serait une des conséquences de l’embourgeoisement récent ou en cours dans les 10e et 11e arrondissements alors qu’elle progresse dans les arrondissements du Nord de Paris. 

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